D'utopies en échecs : vers le campus virtuel
La technologie comme solution aux maux de l'enseignement n'est pas une histoire
(une idéologie ?) récente. Depuis les projets
cybernéticiens des années cinquante, jusqu'à l'actuel
campus virtuel, la technologie a été mise en avant comme un
miracle face aux rigidités du système éducatif. C'est un
remède à l'éducation de masse qui ne sait pas s'adapter
aux besoins individuels, c'est une issue pour décloisonner l'espace de
l'école ou de l'université et c'est encore un espoir d'en finir
avec les limites strictes du temps scolaire... Les projets technologiques
font preuve d'un volontarisme certain mais les chantiers complexes buttent sur
une relation d'enseignement qui se traduit difficilement en un
interfaçage technique. Bref, malgré la bonne volonté,
parfois des moyens, ça ne marche pas bien.
Dernière variante
technologique, le campus virtuel repose essentiellement sur internet et dispose
de ce fait d'un outil souple et assez largement diffusé (notamment en
Amérique du Nord d'où nous viennent les situations les plus
avancées). Mais surtout le campus virtuel bénéficie du
mythe internet et d'une valorisation médiatique inespérée
par nos TO7 et autres MO5.
Alors dans ce contexte hautement favorable, le campus
virtuel et les institutions qui le développent, ne suscitent pas la
méfiance que pourrait inspirer une menace exercée sur
l'enseignement présentiel par des entreprises de formation et
d'éducation cherchant des débouchés internationaux.