Réseaux

La triste double campagne électorale que 2002 nous a offerte ne laissera pas la marque d'un intense débat politique, et n'a pas été l'occasion d'interactions constructives avec ce fameux « terrain » que le nouveau premier ministre est sensé incarner.
Cela n'empêche pas Nicolas Benvegnu et Bruno Villalba d'interroger l'utilisation d'internet dans la campagne électorale à travers la thématique de l'interactivité, en s'appuyant sur la campagne pour les municipales de 2001.
Le travail qu'ils nous proposent est intéressant au-delà du témoignage sur les pratiques des candidats lors des municipales dans le Nord-Pas-Calais. En effet les sites de campagnes se répartissent entre vitrines et sites interactifs. Cela reproduit non seulement un schéma connu sur internet (voir par exemple les sites des grandes marques qui passent difficilement de la vitrine à la relation client malgré les discours d'e-marketing), mais c'est aussi une entrée en matière très sensible sur le terrain politique. Entre slogan publicitaire à la Séguéla et citoyenneté active de proximité, différentes cultures politiques coexistent.
Les sites sont cependant encore peu développés, mais il est déjà temps de se demander comment ils s'insèrent dans les différents modèles imaginables : de tous vers tous (et c'est là que l'interactivité est une chance pour la démocratie de proximité) ; de un vers tous, et là le politique trouvera un modèle de diffusion plus proche du média télévision.
Comme un écho à la recherche de l'interactivité qui mobilise quelques politiques en campagne se trouvent les community networks. Agnès Jiyoung YUN regarde ces communautés sous l'angle de la construction d'interactivités. Lire ces deux contributions fait se rencontrer deux conceptions radicalement différentes de l'interactivité.

Thomas Lamarche